Ouf ! Le 12ème ZIND a eu lieu et nous sommes allés à l’essentiel.
Dans tous les sens du terme d’ailleurs car le Costa Rica, c’est en partie cela : l’essence de la vie. La Pura Vida. La vie, la nature à son état pur.
Ce 12ème Zind-Kala-Wasté 2021 a été le théâtre de trois rencontres au sein de trois ambiances vraiment différentes dans ce riche petit pays qu’est le Costa Rica.
Nature à son état pur.
Voici le récit de la première rencontre : Martin, un anglais qui a posé ses valises dans la région de Puntarenas, à Santa Teresa, un des lieux privilégié des surfeurs de tous horizons.
Mais lui ne fait pas partie du « clan » des surfeurs mais bien de celui un peu plus flou des gens « qui méditent et mettent leurs jambes derrière la tête » – ou essayent – pour accomplir l’art du Yoga.
Il médite, donc, entre deux verres de vin, et se déplace en quad. Si un autostoppeur se trouve sur sa route, il s’arrête, bien sûr, cela fait partie de son crédo maintenant : j’aide les autres. Alors, il dépose les gars ou les filles qui veulent aller à Santa Teresa admirer les surfeurs sur la plage ou se faire admirer, qui sait d’ailleurs, et quelle importance ? C’est fun. Tant qu’on est jeune…
Il a l’air de s’y plaire au Costa Rica. Après quelques déboires anciens il y a trouvé un semblant de place en collaboration avec une communauté très communautaire et hors sol qui mange des graines, fait du yoga et apporte soutien (moral ?) à ceux qui ne savent pas trop où aller ou quoi faire… Moyennant quelques sous bien sûr.
Attention à ne pas tomber dans le piège du cliché : à force de trop vouloir sortir du système on risque d’en créer un pire. En tous les cas, ils n’ont pas oublié le b-a Ba du système : le business. Et oui, on la fait bien marcher sa petite entreprise dans sa communauté au fin fond du Costa Rica. Ils ont écouté les conseils des analystes : renouveler l’offre hôtelière en innovant. Trouver un lit et rejoindre son âme en parlant directement avec l’univers, pas mal non ?
Les gens du lieu, par contre, les Costariciens, ont plus de préoccupations terre à terre comme : penser à l’éducation de leurs enfants, manger, travailler… Mais bon, chacun son problème n’est-ce-pas ? Alors, réel altruisme ou éparpillement égocentrique ? Je vous laisse juges. Je n’ai fait que passer.
Il a souhaité se déconnecter de l’Europe et de vivre sa Pura Vida au Costa Rica. Et c’est bien. Au moins, c’est pacifique. D’autres partent au loin avec des velléités plus meurtrières ou guerrières. Mais ça c’est un autre sujet. Tout le monde se cherche un peu, quoi.
Martin vit dans son monde, tel Peter Pan qui prolongerait la fête avec les nanas sur la plage au-delà de la nuit. Il doit juste faire attention à ses fréquentations peut-être ? Ne pas se laisser emporter par une vague qui pourrait être destructrice.
En tous les cas, il a été super sympa avec nous et nous a bien dépannés lorsque nous sommes tombés en panne de 4×4. Adorable.
Voici le récit de notre deuxième rencontre près de Liberia, dans la région du Guanacaste.
Tout d’abord, le Guanacaste, c’est le Far West. Pas loin du volcan – des volcans d’ailleurs – et des cascades, des gaucho se baladent à cheval en semant leur crottin et des touristes avides de découvertes se font des selfies à tous les coins de palmes, tout en participant avec frénésie à toutes sortes de sensations « Nature et Découvertes » à disposition dans le coin. Zip Line, bi-cross, balade à cheval , sempiternel tracking, sauts dans la cascade glacée, etc. La mer est loin alors la nature des montagnes est proche. Faire le plus d’activités possibles en une journée, c’est l’objectif.
Loin de ces touristes agglutinés dans les hôtels de masse avec bracelet au bras (pas au cou car c’est réservé aux vaches), nous avons, par hasard et tout en les fuyant, découvert un petit havre de paix. Une oasis d’authenticité et de gentillesse. Des lieux où le temps s’arrête, où la consommation disparait, où la méfiance s’évapore en faisant bas des masques.
Malgré les gestes barrière, cette petite famille nous a ouvert son cœur et sa cuisine. Un dîner dans la pénombre d’un jardin délicieux, typique, avec des jus de guanabana directement cueillis de leurs arbres. Que les citadins occidentaux aillent se rhabiller avec leurs graines et leurs jus bios insipides au prix du baril de pétrole. Là, c’est de la vrai nourriture saine mais tu manges avec goût et appétit ! L’eau que tu bois est pure, délicieuse. L’eau ? Pas de l’eau en bouteille qui dessèche les sources de notre planète ; de l’eau filtrée, de l’eau du robinet. Mais bonne, bonne !
On a mangé, rit, parlé, fait un tournoi de fléchettes, notre fils a joué avec le petit cheval dans le jardin et leur fille. Une soirée merveilleuse, magique. Qui arrête le temps, qui vous gonfle à bloc. Qui, l’espace d’une soirée, d’un instant, vous rappelle qui on est et pourquoi on est là. La vie. Pure. Authentique. Simple.
Nous y avons aussi pris notre petit déjeuner dès le lendemain bien sûr, toujours loin de ces touristes marcheurs insupportablement insipides et hystériques. Certainement le meilleur petit-déjeuner du Costa Rica. Et de ma vie.
Leur vision de la vie est positive.
Vous constaterez dans le petit reportage que la cuisine est presque à ciel ouvert. Et nous sommes à quelques kilomètres du Nicaragua.
Une famille qui nous a accueillis simplement mais qui possède une richesse et une clarté de réflexion qui valent bien toutes les conférences d’érudits soporifiques et pompeux. Une famille que nous souhaitons vous présenter et valoriser car c’est un exemple pour nous. Non, la vie n’est pas simple, oui, leurs difficultés sont immenses par rapport à nous, gâtés européens mais, oui, leur sourire et leur partage sont immenses. Leur vision de la vie est positive et altruiste alors qu’ils n’ont presque rien. Pura Vida es.
Dernière et troisième rencontre à Puntarenas.
On aurait pu l’intituler « sports, nature and surf ».
Plages paradisiaques et végétation luxuriante, le spot des surfeurs au Costa Rica. Arisha nous a accompagnés lors de ces leçons de surf.
Championne confirmée, elle a su s’imposer dans le milieu du surf très masculin, elle a même ouvert un magasin et enseigne à l’Académie de Santa Teresa, qui voit débarquer les surfeurs réels ou du dimanche du monde entier. Là, on cherche la vague et on cherche LA vague. Les filles et les garçons se draguent sur la plage, l’alcool coule à flot (et bien d’autres choses) mais l’esprit reste pacifique et cool.
Mal vue la violence dans ce coin. Mais les endroits parfaits c’est rare et l’être humain reste lui-même. En tous les cas, bon esprit général mais moins authentique que notre petite famille bien sûr. 95% de ces surfeurs me semblent tout de même être des enfants gâtés, comme nos amis communautaires d’ailleurs. Donc, attention à donner un sens et un but à chaque fois car les âmes sensibles pourraient s’y perdre et se faire submerger par la vague de l’oisiveté et de la drogue.
Arisha elle, non. C’est la surfeuse, la vraie. Elle a commencé à l’âge de six ans. Levée tôt, comme les autres sportifs, ils partent de la plage quand les autres se lèvent en cuvant leur vin. Son bonheur, c’est apprendre le surf aux enfants et glisser sur la vague. Sentir la planche sous ses pieds qui fluctue avec la vague. Oublier le reste, oublier tout. Surfer, surfer, glisser, glisser, s’évaporer comme l’écume, pour disparaître avec elle. Oublier l’apesanteur, la gravité, oublier son corps, retrouver la Pura Vida. L’essence de la vie.
Lors de ces trois rencontres, nous avons trouvé un point commun : force de caractère et envie de liberté. Il faut noter que ces trois personnages sont indépendants dans leur travail. Ils n’ont pas de patron. La liberté d’entreprendre et de créer est certainement de nos jours une valeur unique pour vivre une vie moins routinière, en restant fidèle le plus possible à soi-même, à son propre Peter Pan.
Caractère et envie de liberté.
Parce que le Costa Rica ne s’oublie pas et qu’il reste toujours une petite graine en vous, nous préparons déjà notre prochain voyage. La Pura Vida nous manque. Longévité, nature, liberté et sérénité.
Du 100% liberté d’expression.